Lettre à tous les râleurs…

Edito du pasteur Samuel AMEDRO du mois d'octobre.

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Il ne s’est trouvé personne pour revenir remercier Dieu, sinon cet étranger ? (Luc 17,18)
Jésus s’étonne. 10 lépreux sont guéris, 1 seul – qui plus est un étranger ! – se retourne pour exprimer sa gratitude…

 

Râler, exiger, jeter sa colère à la face des autres, on sait faire. Penser que tout nous est dû et que le monde et ses ressources sont à notre disposition, nous savons faire, depuis toujours. Dénoncer, s’indigner, pointer du doigt, ça aussi nous savons le faire.  

 

Mais s’émerveiller et considérer sa vie comme une grâce, ce n’est pas évident. Et retrouver le donateur derrière le cadeau, encore moins. Parce que la gratitude, c’est une question d’état d’Esprit… Et il nous arrive à tous d’avoir l’Esprit parasité par quelques obstacles qui laissent d’autres esprits prendre un peu trop de place. Et puis, avouons-le, il est bien plus naturel de continuer sa route en attribuant ce qui nous arrive de bon au hasard ou à ses propres efforts… Bref, la foi ce n’est pas évident ! Cela demande un effort pour sauter les obstacles. Ce qui est normal, c’est l’athéisme ou à tout le moins l’agnosticisme. 

 

Peut-être pourrions-nous aider les gens à se désembuer l’Esprit pour retrouver en eux la source de la gratitude ?  

 

On a toujours l’impression que si les gens ne viennent plus à l’Église, c’est parce qu’ils seraient devenus individualistes et ingrats envers Dieu… Mais n’est-ce pas aussi un peu de notre faute ? Est-ce que l’Église ne devrait pas commencer par se remettre en question : qu’est-ce qui a rendu l’Évangile insignifiant et obsolète au regard de nos contemporains ? Sans doute faudrait-il un peu moins d’institution, de discours moraliste ou doctrinaire, moins de certitudes et d’affirmations péremptoires et plus d’écoute et d’attention pour entendre les cris du monde. Je rêve d’une église qui se préoccupe des gens qui n’en font pas partie.  

 

Mais pour cela il faut d’abord créer une proximité avec eux, faire le bout de chemin qui manque pour entrer dans leur espace de vie. Non pas attendre que les gens viennent pour les accueillir mais aller vers eux pour créer l’occasion d’une rencontre, d’une proximité avec Jésus. On ne parle pas à une masse indistincte mais on s’adresse à une personne. L’Évangile c’est du ‘one to one’ : on va de l’unique à l’unique, du particulier au particulier, pour créer une communauté, et que chacun se sente exister pour quelqu’un, que chacun se sente unique et aimé… Premier pas vers l’Évangile …  

 

Alors et alors seulement notre Église pourra aider à penser le monde et le sens de la vie, pour que chacun soit en mesure de répondre pour lui-même à la seule question que tout le monde se pose : à quoi ça sert de vivre ? Pourquoi je suis là ? Est-ce que tout cela a un sens ? La gratitude suppose une capacité à relire sa propre histoire après coup pour y trouver les traces de ce que Dieu a fait, pour y trouver les raisons de nous réjouir et de dire merci…  

 

« Du lien et du sens » Ce pourrait être la devise des chrétiens.  Pour que chacun soit en mesure de reconnaître ce monde si beau et cette vie si merveilleuse par la seule grâce de ce Dieu qui nous les a donnés. 

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