Dans nos paroisses : Cultes conférences au Foyer de l’âme

L’année 2023 démarrera très fort au Foyer de l’âme, avec un cycle de cultes-conférences qui promet d’être un véritable événement : « Homme et femme, Il les créa » En égalité !

Il sera donc question de l’égalité femme/homme, en religion et en société, et du décalage trop souvent subi par les femmes entre leur vie quotidienne et leur engagement religieux. L’occasion de faire le point sur le chemin déjà parcouru, en particulier depuis « me too », et de mesurer celui qui reste à parcourir, à la lumière d’une actualité brûlante et dérangeante aux quatre coins de notre monde.

 

Pour aborder ce thème, 4 femmes passionnantes et inspirantes ont accepté de se prêter à l’exercice, à travers d’une part 2 conférences historique et théologique sur la bible et l’histoire du féminisme, et d’autre part 2 conférences illustrant le sujet par des expériences concrètes : la situation catholique et la situation actuelle en Iran

 

Dimanche 22 janvier 10h30 : Dominique Hernandez, pasteure du Foyer de l’âme, « faux-plis sexistes dans la bible »

Dimanche 29 janvier 10h30 : Anne Soupa, bibliste, écrivaine, « Femmes et catholicisme, qu’est-ce qui cloche ? »

Dimanche 7 février 10h30 : Michelle Perrot, historienne, «la lutte des femmes pour l’égalité »

Dimanche 15 février 10h30 : Azadeh Kian, sociologue, historienne, « l’Islam iranien face aux luttes pour la laïcisation par le bas »

 

Au Temple du Foyer de l’Âme, 7 bis rue du Pasteur Wagner 75011 Paris, Métros Bréguet-Sabin, Bastille, Chemin Vert

 

Quelques mots sur chacune de nos conférencières 2023 :

 

Dominique Hernandez, notre pasteure du Foyer de l’âme, explorera les racines bibliques du sexisme et osera une interprétation réellement libératrice à travers quelques personnages.

De la Genèse aux épitres de Paul, les traductions et les interprétations, les traditions et les intérêts ont souvent plié les femmes dans des figures rigides et des fonctions tout aussi immuables qui les ont contraintes bien plus qu’elles ne leur ont permis d’éprouver la libération des servitudes proclamée dans les deux Testaments. Revenir sur quelques uns de ces textes pour en déplier les sens et en redéployer l’horizon permet de secouer les tissus des Écritures et des rapports entre femmes et hommes pour y découvrir d’heureux et bienfaisants possibles.

 

Anne Soupa s’est fait connaître en 2008 avec la cofondation du  Comité de la jupe. Souvenez-vous : en novembre 2008, ce n’est pas si loin, l’archevêque de Paris, André Vingt-trois, prononce cette phrase hallucinante « le plus difficile c’est d’avoir des femmes formées. Il ne suffit pas d’avoir une jupe, encore faut-il avoir quelque chose dans la tête »…. Dans la foulée, Anne Soupa et Christine Pedotti, portent plainte au tribunal ecclésiastique, puis fondent le « comité de la jupe » dont l’objet principal est de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes dans la gouvernance des communautés religieuses, en particulier au sein de l’Eglise catholique. https://comitedelajupe.fr/

Très souvent sollicitée par la presse, Anne Soupa oppose au rigorisme catholique masculin une détermination souriante et une volonté à toute épreuve, qui font sensiblement bouger les lignes et les esprits depuis une quinzaine d’années. Son dernier ouvrage « consoler les catholiques » prend résolument position pour une féminisation du clergé catholique.

 

Michelle Perrot : Historienne, professeure émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris-Diderot, et militante féministe française. Par ses travaux pionniers sur la question, elle est l’une des grandes figures de l’histoire des femmes, et a contribué à l’émergence de l’histoire des femmes et du genre.

Entre son premier cours créé à Jussieu en 1973 et intitulé « les femmes ont-elles une histoire », et  sa réflexion confondante dans une interview au Monde en 2018 « l’histoire demeure largement virile, dans son exercice comme dans son contenu », ce sont 50 ans dédiés à la visibilité des femmes dans l’histoire et dans la société, au combat pour faire valoir leurs droits, à travers d’innombrables ouvrages, actions militantes, articles et cours. Elle a notamment dirigé avec Georges Duby « l’histoire des femmes en Occident » (1991), et a publié l’ensemble de ses articles sur la question dans « les femmes ou les silences de l’histoire » en 2001.

 

Azadeh Kian est professeure de sociologie, ancienne directrice du département de sciences sociales à l’Université de Paris Cité, directrice du Centre de documentation, d’enseignements et de recherches en études féministes (https://cedref.u-paris.fr/) et de sa revue Les Cahiers du CEDREF.

Elle est considérée comme une des meilleures spécialistes actuelles sur le genre et l’islam, le genre et le pouvoir au Moyen-Orient, ainsi que sur les religions en Iran.

Elle nous expliquera comment les jeunes iraniennes se trouvent aujourd’hui au-devant de la scène contestataire suite à l’assassinat de Mahsa Jina Amini à Téhéran par la police des mœurs le 16 septembre 2022. Au travers du rejet du voile obligatoire, ce symbole idéologique et politique du régime islamique, elles rejettent un régime théocratique, répressif et corrompu. Celui-ci a instrumentalisé la religion à des fins de pouvoir depuis 1979 et a imposé un ensemble de lois et institutions archaïques en contradiction flagrante avec la réalité sociale d’une société devenue moderne tant dans ses comportements sociopolitiques que démographiques ou culturels. Les jeunes iraniennes et iraniens luttent pour la liberté et la démocratie mais revendiquent aussi la séparation de la religion et l’Etat. L’islam peut-il survivre à son instrumentalisation par le pouvoir ?

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