A quoi ça sert : le.la président.e de Conseil presbytéral

Présider un Conseil presbytéral, c’est habiter une fonction à la fois collégiale, organisationnelle et spirituelle. Entre gestion, discernement communautaire et collaboration étroite avec le pasteur, cette responsabilité exige humilité, écoute et capacité à faire vivre la collégialité au service de l’Église locale.

Président.e de Conseil Presbytéral : entre coulisses et lumière !

 

Dans l’Église protestante unie de France, le (ou la) Président.e du Conseil presbytéral occupe une place singulière, souvent méconnue au-delà des murs de la paroisse. Loin de se résumer à un rôle administratif ou institutionnel, cette fonction tisse ensemble des dimensions relationnelles et profondément spirituelles.

 

Gardien de la collégialité

Au sein du Conseil presbytéral, le président veille avant tout au bon fonctionnement de cette instance. Sa mission consiste notamment à garantir la collégialité, cette dimension essentielle du régime presbytéral où les décisions mûrissent ensemble, dans l’écoute de la Parole et du groupe. Il anime les débats, facilite la prise de parole de chacun, aide à dégager des consensus sans étouffer les désaccords créatifs. C’est un art délicat : permettre que tous les membres du CP se sentent entendus, tout en maintenant le cap et en évitant que les réunions ne s’enlisent. Le Président doit parfois rappeler que le CP n’est pas seulement un conseil d’administration, mais une instance spirituelle qui prie, réfléchit et décide à la lumière de l’Évangile.

 

Un binôme au service de la communauté

Le président est aussi appelé à être le vis-à-vis privilégié du ou de la pasteure. Cette relation de confiance dépasse largement les questions matérielles ou l’organisation des assemblées. Ensemble, ils portent la dimension spirituelle de la paroisse, partagent leurs préoccupations sur la vie communautaire, et discernent les orientations à prendre.

 

Mais attention à ne pas confondre les rôles ! Le président n’est pas un « pasteur bis ». Chacun a sa vocation propre, même si elles se recoupent parfois sur certains aspects de la vie de l’Eglise. Le pasteur porte la responsabilité particulière du ministère de la Parole et des sacrements, de l’accompagnement des personnes mais participe aussi pleinement à la vie institutionnelle. Le président, lui, coordonne la vie du Conseil, tout en partageant la charge spirituelle de la communauté. C’est une bonne complémentarité, faite de distinctions et de recouvrements, qui rend le binôme fonctionnel et pertinent. Cette collaboration suppose une écoute mutuelle, une capacité à se remettre en question et, parfois, à porter ensemble des tensions ou des questionnements qui traversent la communauté. Le président devient parfois un confident, un interlocuteur capable de soutenir le pasteur dans sa mission, mais aussi de lui offrir un regard extérieur salutaire.

 

Des charismes, pas des super-pouvoirs

Rassurons les inquiets : le « président parfait » n’existe pas plus que le « pasteur parfait » ! Chaque président apporte ses charismes propres et ses limites. L’important n’est pas d’être infaillible ni omniprésent mais d’accepter de servir avec ce qu’on est, en s’appuyant sur la richesse collective du Conseil.

Être président de CP, c’est accepter de servir dans l’ombre et la lumière, entre gestion et prière, avec ses talents, ses maladresses, et toujours un brin d’humilité. Une responsabilité exigeante, mais aussi une belle aventure spirituelle !

 

Pasteure Caroline BRETONES

A quoi ça sert le.la Président.e du CP ? Point de vue depuis la Constitution de l’EPUdF.

 

Le regard sur les textes de référence (Constitution et autres) passe par les statuts-types des associations cultuelles :

 

« Le conseil presbytéral se réunit au moins quatre fois par an, ou, si c’est possible, mensuellement, sur convocation du secrétaire ordonnée par le président et indiquant les questions à l’ordre du jour. Cette convocation est obligatoire si la demande en est adressée au président, ou au vice-président (ou au premier des vice-présidents) en l’absence du président, par trois membres du conseil précisant la ou les questions à mettre à l’ordre du jour. Le bureau peut ajouter d’autres questions à cet ordre du jour. » (article 6,1)

 

« Le président, ou tout autre membre du bureau délégué ou mandaté par le conseil, représente l’association auprès des tiers, ordonnance les dépenses, signe valablement les actes sous seing privé et remplit les formalités administratives édictées par les lois et règlements ». (début de l’article 9,1)

 

Ce sont en fait les principaux éléments de nos textes de référence concernant la présidence du conseil presbytéral. Les quelques autres éléments portent en fait sur des situations très particulières et rares (par exemple : cas d’urgence ne permettant pas une décision collégiale du conseil). Ce cadre posé amène deux remarques.

 

Une fonction inscrite dans un ministère collégial

La présidence du conseil presbytéral n’est pas un ministère personnel, comme peuvent l’être au sein de l’Eglise locale celui de catéchète ou de musicien par exemple. Le ministère est celui du conseil presbytéral, et il est collégial. Si la fonction de présidence est celle de l’organisation des travaux du conseil (convocation et établissement de l’ordre du jour) et celle de représentation, elle est toujours corrélée à d’autres fonctions et n’a en fait pas de champ qui lui soit vraiment exclusif.

 

Une liberté d’organisation des fonctions au sein de la collégialité

Ce cadre, finalement assez léger, permet des manières bien différentes d’habiter la fonction de présidence. Il contient une souplesse qui permet d’adapter l’organisation de la collégialité du conseil aux personnes qui le composent en prenant en compte leurs personnalités, leurs charismes, leurs disponibilités propres. Sans oublier aussi qu’une répartition est possible avec vice-président.e(s). L’enjeu est d’organiser une bonne articulation entre les personnes et les fonctions au sein du conseil presbytéral pour que ce dernier puisse au mieux exercer son ministère collégial, et cela en bonne articulation avec tous les autres ministères de l’Eglise.

 

Pasteur Emmanuel ROUANET

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