Edito vidéo : mai 25

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Chers amis, j’avoue que je suis perplexe… J’assiste comme tout le monde à l’engouement généralisé autour de la mort du pape François et en même temps à l’immobilisme tout aussi généralisé des politiques, des décideurs, comme des Églises. Seul Trump s’agite en tous sens et on le regarde faire, pris par un double sentiment d’incrédulité et d’impuissance. D’un côté, un amoncellement de louanges pour celui qui portait haut la cause des démunis, des migrants, des femmes et des peuples en rappelant au monde la portée politique de l’Évangile. De l’autre, une posture attentiste généralisée qui reste spectatrice d’un monde qui déraille. Oui je sais bien que l’hiver est le temps de l’attente, de l’enfouissement, de la régénération et du repos… Mais combien de temps va durer notre hiver spirituel ? L’attente féconde, oui. L’attente stérile, non. Il y a une attente qui prépare, qui veille, qui prie et qui agit. Et il y a l’attentisme qui reporte, qui s’excuse et qui abdique. Et si aujourd’hui, la plus grande tentation des chrétiens n’était plus l’orgueil, mais la procrastination spirituelle ? 

Quel genre d’animaux sommes-nous donc devenus ?

 

– Peut-être nous sentons nous comme des « lapins-chrétiens » pris dans les phares, pétrifiés par la peur de bouger ? L’attentisme devient alors une forme moderne de religiosité déconnectée, une spiritualité Netflix : on regarde le plan de Dieu se dérouler, comme si on n’était pas dans le casting. N’est-ce pas une manière de croire au Dieu vivant en restant assis ?

 

– Il est possible que nous soyons des « autruches-chrétiennes » qui se mettent la tête dans le sable pour ne plus voir ce qui nous dérange, pris dans le déni de la gravité de la situation ? L’attentisme chrétien participe alors à la démission collective. Il anesthésie les consciences sous prétexte de confiance.

 

– Bien souvent nous ressemblons à des « chrétiens-culbutos », de ceux qui encaissent les coups et reviennent dans leur position initiale, insensibles et impassibles en se disant « même pas mal ! » Le chrétien attentiste devient parfois un commentateur de l’apocalypse plutôt qu’un artisan du Royaume. Il lit les signes des temps, mais il n’a pas les mains dans la terre.

 

– A moins que nous ne soyons devenus des « chrétiens-tortues » qui se réfugient dans leur carapace en position de repli, L’attentisme devient alors une version pieuse de l’individualisme :  je sauve mon âme, je laisse brûler le reste, Dieu y retrouvera les siens !

 

Je pourrais continuer le bestiaire ainsi longuement en vous parlant d’ours pris dans un temps d’hibernation qui s’éternise ou de moutons habitués à suivre le troupeau sans prendre d’initiative…

 

Au fond, je me demande si le cœur du problème de cet attentisme généralisé ne réside pas dans un manque de volonté, d’intentionnalité. Au fond, que voulons-nous ? Je vous laisse réfléchir à cette question pour vous-mêmes et pour le monde. Et puisque les chrétiens du monde viennent de célébrer ensemble la Résurrection, j’annonce le printemps comme un temps de possible renaissance, de réveil, de régénération de notre volonté d’être ce que nous sommes. De ce que je comprends de l’Évangile, je discerne les trois outils dont nous avons besoin pour réveiller notre volonté et nous sortir de notre engourdissement :

 

– Un fondement solide, l’ancrage de convictions fortes, ce en quoi nous croyons. En un mot notre foi.

 

– Une visée, une intention, une projection vers l’avenir. En un mot notre espérance.

 

– Un outil, un moyen à notre disposition pour la mise en œuvre : le « nous », la relation. En un mot : l’amour.

 

Nous croyons en un Dieu vivant.

Un Dieu qui n’attend pas. Un Dieu qui agit.

Un Dieu qui s’est incarné, qui a pris chair, sueur, larmes, sang.

Un Dieu qui marche, qui parle, qui guérit, qui dérange, qui meurt et qui ressuscite.

 

Et pourtant, trop souvent, nous — son Église — restons immobiles.

Nous attendons.

Nous attendons que Dieu fasse ce qu’Il nous a appelés à faire.

Nous attendons le réveil au lieu de nous réveiller.

Nous attendons le retour du Christ au lieu de suivre ses pas.

Nous attendons le miracle, alors que nous sommes appelés à en être les artisans.

 

Assez.

 

L’attentisme n’est pas une vertu.

C’est une fuite. Une abdication. Une piété en pilote automatique.

Une foi mise au frigo, en espérant que Dieu réchauffe le plat.

 

Nous refusons l’attente stérile.

Nous refusons une spiritualité spectatrice.

Nous refusons une Église qui commente le mal plutôt que de le combattre.

Nous refusons de prier « que ta volonté soit faite » sans chercher à l’accomplir.

 

Nous proclamons :

 

Que l’Évangile est un appel à l’action, pas un soporifique pour croyants résignés.

Que le Saint-Esprit pousse, envoie, dérange — il ne berce pas.

Que la foi sans engagement est une coquille vide, un langage creux, une trahison silencieuse.

Que l’espérance n’est pas l’inaction, mais l’audace de bâtir dès aujourd’hui ce que le monde attend demain.

 

Nous sommes appelés à incarner l’Évangile, pas à l’archiver.

À descendre du banc des croyants passifs pour entrer dans l’arène de l’Histoire.

À nous salir les mains pour sanctifier le monde.

À faire irruption dans la société avec la radicalité du Royaume.

À être le sel qui pique et la lumière qui expose.

 

Le monde gémit. Les peuples souffrent. La création crie.

Et nous ? Nous ne pouvons plus attendre.

 

C’est aujourd’hui que se joue notre fidélité.

C’est maintenant que le Royaume s’approche.

C’est ici que l’Église doit se lever.

 

Alors, chrétien, réveille-toi.

Assez d’attendre.

Marche. Parle. Résiste. Bâtis. Aime.

 

Je ne résiste pas à la tentation de vous citer Frédéric Dard :

« Il n’y a qu’une « vertu » en ce monde : la charité !

Et la charité c’est quoi ?

De la colère… Uniquement de la colère.

La charité consiste à s’indigner !

La charité, c’est pas de chialer sur la misère du monde : c’est de la combattre.

La charité n’est pas humble, mais belliqueuse !

La charité c’est de l’amour.

En amour faut pas s’aplatir, c’est inopérant, et négatif.

La carpette ? Jamais !

Dieu a en horreur les serpillières ! »

 

Ou pour le dire avec les mots de l’Apôtre Paul (1 Co 13) :

« Maintenant trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour. Mais la plus grande des trois, c’est l’amour ! »

 

Pasteur Samuel AMEDRO

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