Lorsque l’annonce d’une évolution professionnelle a forcé il y a quelques mois la trésorière régionale à demander à être relevée de sa tâche, les membres du Conseil régional se sont interrogés ; personne n’avait la disponibilité et les compétences requises pour cette fonction. Il fallait donc chercher à l’extérieur une âme trempée, capable de relever le défi au pied levé.
Trésorier, un ministère
Les pensées se sont rapidement tournées vers Rembert, trésorier d’expérience de la paroisse de Versailles depuis neuf années et en passe d’être libéré à la fin de son dernier mandat de Conseiller presbytéral. L’homme souhaitait prendre un peu de recul, quelques vacances et une retraite des responsabilités dans l’Eglise bien méritée. Il faut dire que le ‘poste’ de trésorier d’une grosse paroisse n’est pas une fonction simple. Pour Rembert qui accorde de l’importance aux contacts humains affleurant derrière les chiffres, la fonction se rapprocherait plus d’un ministère. De vacances et de retraites, il n’en fut plus question.
Du chiffre, mais incarné
Marié et père de quatre enfants déjà grands, Rembert von Lowis est un homme de chiffres. Statisticien-économiste et fonctionnaire de l’Insee, il a commencé sa carrière dans cette administration. Mais il opte rapidement pour l’analyse financière et intègrera le secteur bancaire jusqu’à une direction financière. Il s’agira certes encore de chiffres, mais incarnés dans les discussions avec les collectivités locales.
Il faut dire que sous des apparences policées, il apprécie le dialogue et le débat, voire les défis auxquels on n’est jamais totalement préparés. En souriant, il évoque l’arrivée de ses quatre enfants en deux couvées de jumeaux à moins de dix-huit mois de distance… de quoi relativiser pas mal de planifications familiales et se concentrer sur l’essentiel : il sait ce que signifie l’adaptation en urgence. Son acceptation de l’appel de la Région en est un autre signe.
S’adapter aux imprévus
Et de l’adaptation il lui en a fallu dans l’Eglise déjà, lorsqu’à peine élu au Conseil presbytéral, le départ du pasteur et la nécessité de négocier pour trouver un emplacement où reconstruire le Centre 8 exproprié dans le cadre du Grand-Paris, ont été les principales urgences. C’était alors tout le projet paroissial qui était impacté par les événements et Rembert a été chargé de suivre le dossier immobilier au nom du Conseil. Avec délicatesse, il évoque le soutien sans faille de l’équipe locale, de l’avocate de l’Église, de la commission immobilière régionale et de l’Eglise nationale propriétaire du Centre 8, sans compter quelques contacts extérieurs qu’il a eu à cœur de consulter.
Privilégier les contacts réels
Quand on lui pose la question de son projet en tant que trésorier régional, Rembert lève un sourcil. « Et pourquoi voulez-vous que j’aie un projet ? La fonction est au service de la Région, pas au service d’un projet personnel. C’est avant tout un ministère qui se nourrit de la collégialité du Conseil. » En revanche il concède une méthode, ou comme il l’explique, une manière de sentir sa fonction : « Il me faut du concret, malgré mon profil, je ne suis pas très abstrait, il me faut la sensation de ce qui se passe et de l’ambiance. J’ai avant tout envie de discuter avec les paroissiens, de connaître les réalités locales des différentes paroisses de la région. Et pour cela un bon moyen est d’aller au culte et de rencontrer entre autres les trésoriers ». Car finalement, le chiffre n’est que la traduction matérielle de la réalité humaine ; dans la vie de l’Eglise, c’est celle-ci qui prime.
Pasteur Marc de Bonnechose, Informateur régional
