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Quoi de neuf pour la rentrée ?
Une nouvelle année commence… On appelle ce moment si particulier une « rentrée ». Alors dans quoi rentrons-nous ? Est-ce un retour dans le réel après le temps suspendu des vacances ? Ou est-ce un temps nouveau qui nous oriente vers « un nouveau ciel et une nouvelle terre » comme dit l’Apocalypse (Ap 21,1) ? Est-ce que nous « rentrons » dans quelque chose que l’on connaît déjà ou allons-nous vers quelque chose d’autre, de différent, de renouvelé ? Y aura-t-il seulement cette année une évolution, un changement ou sommes-nous condamnés au « toujours-plus-de-la-même-chose » ? L’Apocalypse prévient : « le premier ciel et la première terre ont disparu » comme s’il y avait un enjeu spirituel de liberté à ne pas se laisser fasciner par le passé qui pétrifie en statue de sel (Gn 19,26). « Laissez les morts enterrer leurs morts ! » disait Jésus (Mt 8,22).
Aller de l’avant et se tourner vers demain, le nez au vent ? Soit ! Mais nous savons tous que ce n’est pas si simple. Il ne suffit pas de le décréter pour que ce soit vrai. Alors quelle est donc cette nouveauté qui devrait marquer ce début d’année comme un commencement nouveau non une rentrée habituelle ? L’Apocalypse nous offre une vision de cette nouveauté qui changerait la donne. Avec elle, « ni larme, ni mort, ni deuil, ni lamentation, ni douleur – on en rêve ! – les choses anciennes ont disparu… » (Ap 21,4) Voilà qui, très certainement, créerait du neuf. Le monde s’en trouverait radicalement changé, et notre vie avec ! Imaginons ce que serait « cette nouvelle terre » qui pourrait orienter notre vision de début d’année. Imaginons que nous puissions être porteurs de cette vision sans la réserver aux seuls croyants mais ouverte à tous et au bénéfice de chacun. Imaginons que nous nous mettions au service de la concrétisation de cette vision d’une vie vivante qui ne peut pas être détruite dans un monde fasciné par la mort, le déclin, la peur de perdre, l’angoisse du lendemain. L’Apocalypse nous faite entendre « une voix forte qui vient du trône : Voici la demeure de Dieu est parmi les humains. Dieu lui-même sera avec eux. » (Ap 21,3) Rendre visible et concrète la présence de Dieu dans notre réalité. Voilà notre job.
Présence fragile mais bien réelle d’une parole créatrice de vie, qui éclaire un chemin, qui relève et met en route, qui guérit et qui console : Je te promets. Je te pardonne. Je t’aime d’un amour éternel. Toutes ces paroles rendent le Christ présent dans le monde.
Présence fragile mais bien réelle par la communion fraternelle avec l’humanité, la prière d’intercession, le pardon mutuel quand chacun devient Christ pour l’autre. Contre toute tentation individualiste, nous faisons corps, communauté, Église unie par les liens sacrés de notre foi, de notre espérance et de notre amour.
Présence fragile mais bien réelle du Christ, enfin, dans la souffrance des hommes. Nous sommes convoqués pour prendre notre part dans le combat des hommes contre le mal, la violence et la mort ! L’Église n’a pas d’autre choix que de mouiller sa chemise.
Bonne rentrée à chacun !
Pasteur Samuel AMEDRO