Pendant la matinée, le conseil régional a accueilli Rodolphe Gozegba de Bombémbé, pressenti pour prendre en charge la mission d’aider les Églises locales de la région pour la question interculturelle.
Titulaire d’un doctorat en théologie (IPT Paris), il a suivi la formation à l’interculturalité et au dialogue interreligieux de l’Institut Al Mowafaqa au Maroc ainsi que la formation Emouna sur l’interreligieux au sein de Sciences Po.
A partir du cahier des charge élaboré par le Conseil régional, Rodolphe Gozegba est venu présenter sa vision de la mission et son plan d’actions. Il rappelle que cette mission ne vise pas à multiplier les événements interculturels mais à analyser le sens de « vivre ensemble dans la diversité » au sein de l’ÉPUdF, de façon à permettre une véritable entente entre paroissiens de cultures variées, sans que cette diversité ne dilue ou n’efface l’identité de l’ÉPUdF.
Sa mission se développerait dans un premier temps auprès de 4 paroisses test de la région qui seraient volontaires pour entrer dans une phase exploratoire en 3 volets avec
- un temps d’écoute et d’observation pour donner la parole aux membres de nos Églises,
- puis un temps d’analyse et de documentation qui puisse proposer des outils concrets disponibles et faciles à mettre en œuvre,
- et enfin, un volet d’écoute et d’accompagnement des pasteurs venus d’autres Églises et d’autres horizons culturels.
Il est prévu de constituer une équipe d’accompagnement qui servira d’instance de veille et sera chargé de suivre l’évolution des initiatives interculturelles et d’identifier les besoins émergents. L’équipe se réunira régulièrement pour analyser les observations recueillies, apporter/ajuster des orientations et évaluer l’impact des actions engagées. En lien direct avec les responsables locaux, elle accompagnera le chargé de mission dans le déploiement des initiatives, en veillant à leur pertinence et à leur cohérence. L’équipe d’accompagnement sera une force collaborative entre le chargé de mission interculturelle et les paroisses, tout en contribuant à renforcer l’unité et l’esprit de fraternité au sein de l’Église.
Lors de cette séance, le conseil régional a pris les décisions suivantes :
– autorisation pour l’association cultuelle d’Aulnay-Drancy de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour procéder à la mise en vente du foyer Louise Michel ;
– décision de déclarer vacants les postes pastoraux des paroisses d’Ermont-Taverny et d’Asnières Bois-Colombes avec pourvoi possible au 1er juillet 2026 ;
– réponse favorable à la demande de subvention à hauteur de 1300 euros émanant du Consistoire Vignes et Forêts, pour compléter le financement de l’organisation de la journée du consistoire du 29 juin 2025 (somme qui sera prélevée sur le fonds Choisir de grandir) ;
– décision de confier la mission régionale sur l’interculturalité à Rodolphe Gozegba de Bombémbé dans le cadre d’un contrat à durée déterminée de douze mois ; et discernement d’une équipe d’accompagnement
A partir du repas, débutait la rencontre annuelle du conseil régional avec tous les services régionaux (service biblique, service œcuménique, catéchèse, jeunesse, diaconie, formation, communication, commission immobilière et aumônerie des prisons). L’accueil des participants s’est fait autour du repas partagé, préparé et servi par la paroisse de Sarcelles. Tous les services régionaux ont été représentés. En guise d’introduction au travail sur les quatre thématiques issues des décisions et vœu du synode de novembre 2024 (jeunesse, interculturel, communication et écologie), les participants se sont prêtés au jeu sur la résistance aux changements afin d’expérimenter, vérifier et analyser les différents comportements et ressentis en cas d’immersion dans un milieu inconnu ou inhabituel. Les participants étaient ensuite répartis dans 4 groupes traitant un de chaque thème.
Concernant la jeunesse, le groupe pense que l’essentiel est de s’ouvrir aux attentes des jeunes en leur laissant l’espace et en se laissant atteindre par leur joie, par leur témoignage, par leurs convictions, plutôt que d’essayer de les canaliser pour leur imposer les nôtres. Pour les rassembler et les avoir en grand nombre (car les jeunes entraînent des jeunes), il est évoqué le possible intérêt de décliner les événements régionaux ou nationaux au niveau consistorial ou inter-paroissial. Le consistoire pourrait servir de maillage et d’étape, le but étant de rassembler au niveau régional, sinon on ne fait pas église.
Concernant la communication, le groupe souligne que la communication ne se cantonne pas aux questions d’outils, il s’agit aussi de questions de fond. L’objectif est d’aider les églises locales à trouver les mots qui touchent et qui parlent au monde. Comment mieux raconter l’Eglise, comment mieux nous raconter en tant que protestants. Les acteurs d’églises (présidents et vice-présidents de CP et de consistoires) devraient prendre conscience de cette nécessité, d’être sensibilisés à ce rôle du service de communication afin d’avoir le réflexe d’y faire appel.
Pour l’interculturalité, le groupe a expérimenté un jeu qui consiste à contempler un tableau à partir d’angles différents. Sans la réduire au strict minimum, la culture peut être une question de point de vue. Selon la position de l’observateur, le tableau représente des images différentes (tableau changeant suivant son angle d’observation). Le point de vue est un angle, une position à partir de laquelle on observe une chose. Si l’on n’y prend pas garde, en s’obstinant à un seul point de vue, on risque de véhiculer des clichés. Prendre conscience de cette réalité est une étape à la compréhension mutuelle et à l’ouverture à la différence.
Concernant l’écologie et la justice climatique, le groupe a retenu 4 mots à inscrire en ligne directrice : conversion, espérance, responsabilité et liberté. Une prise de conscience générale à tous les niveaux est nécessaire. Il est important d’avoir le réflexe de se poser la question des équilibres (écologie, social, lien, …) au lieu de se limiter au critère financier, pour toute prise de décision. La justice climatique appelle à un balancier d’efforts à fournir entre ceux qui génèrent le dérèglement climatique et ceux qui le subissent. Les modes de vie et les comportements au quotidien sont à questionner. Cet aspect pourrait avoir un lien avec l’interculturalité. Le groupe pense qu’un référent écologie & justice climatique est utile pour circuler dans les services régionaux, dans les églises locales afin d’encourager des initiatives et recueillir des expériences partageables. On peut aussi imaginer un référent dans chaque consistoire.
Le pasteur Amos Ngoua-Mouri a clôturé en prière la conférence régionale
Hanta RAJAONA, Secrétaire du Conseil régional