Commençons rapidement avec une rétrospective sur mon parcours au sein de notre église. Avant janvier 2020, je ne connaissais que très peu l’EPUDF. Avant mon embauche en septembre 2021, mon expérience de notre église se limitait principalement à la paroisse du Saint-Esprit et de Chartres.
J’ai donc dû me familiariser avec la pluralité de fonctionnements, d’habitudes, de pratiques et de théologies dans notre église. Cette expérience m’a permis d’affiner ma compréhension des besoins de nos paroisses, de leurs points de blocage mais aussi de leurs forces qu’elles gagneraient à mettre en avant.
Fort de toutes ces découvertes, j’ai pu créer une formation sur la présence sur le web en 3 niveaux, comportant chacun 5 sessions de 2 heures :
Niveau 1 : être visible sur Internet
Niveau 2 : utiliser Internet pour animer sa paroisse locale
Niveau 3 : devenir missionnaire sur le web
Les deux premiers niveaux ont été enseignés à l’automne 2022 et le troisième au début de l’année 2023. Ces formations ont été l’occasion de compiler ce que je pouvais apporter aux paroisses en termes de conseils pour leur présence sur le web. Il a été convenu que ce cycle de formation serait proposé à nouveau chaque année, peut-être sur un format plus fractionné qui permettrait à chacun de faire une sélection plus précise des sujets qui les intéressent.
Très tôt après mon arrivée, le projet d’une paroisse en ligne a émergé. Nous avons donc travaillé activement à sa réalisation, avec un lancement officiel en novembre 2022. J’ai personnellement participé aux nombreuses réunions de réflexion sur ce projet, sur ses différents aspects (culte, catéchèse, évangélisation, etc.), pris en charge de nombreux éléments techniques et pris la responsabilité du projet d’émission hebdomadaire sur Twitch. La e-glise est née!
Aujourd’hui, mon cahier des charges s’est progressivement élargi. La question de la présence sur le web a soulevé chez certaines paroisses le problème de l’accès à Internet sur les différents lieux de culte (plaisance, champigny…). J’ai donc pu aider certaines paroisses à trouver des solutions pour avoir accès à une connexion internet fiable. Pour d’autres, des blocages ont été soulevés au niveau de la vétusté ou du manque de réglage adéquat de leur système de sonorisation (Vesinet, La rencontre…). J’ai également eu l’occasion d’intervenir à ce sujet. Ces différents services offerts m’ont permis d’incarner dans mon domaine la volonté du conseil régional de soulager les paroisses sur certaines questions techniques pour leur donner les moyens de se concentrer sur l’annonce d’abord.
Si aujourd’hui je suis plus que jamais convaincu de l’importance pour les paroisses d’améliorer leur présence sur le web si nous voulons choisir de grandir, je pense qu’il est aussi de la responsabilité des échelons régionaux et nationaux de travailler à donner à notre église un rayonnement toujours plus grand, notamment sur Internet.
Au niveau régional, nous essayons d’apporter notre contribution à ce qui se fait déjà au niveau national avec le projet e-glise, mais nous croyons aussi que la visibilité de notre église ne se joue pas seulement au niveau de la présence « institutionnelle » de notre église avec un site web, une chaîne YouTube, un compte Instagram estampillé « EPUDF ». Ces éléments sont importants, voire essentiels, mais je pense qu’il faut également penser à la communication indirecte de notre église. Des médias comme « Regard protestant » ou autres contribuent au rayonnement de notre église.
Le saviez-vous ? Plusieurs membres de nos paroisses ont déjà une présence sur le web, parfois significative (plusieurs milliers d’abonnés). Ils contribuent bien plus que nous l’imaginons au rayonnement de notre église. Seulement, ces talents sur le web se sont lancés souvent seuls, sans aucun soutien moral et financier. Ils ont bricolé quelque chose dans leur coin et souvent avec succès. Mon arrivée au sein de notre église s’est faite sous l’influence d’une de ces personnes. Mon projet au niveau régional est d’aider certains de ces créateurs à se professionnaliser pour atteindre un public toujours plus large tout en préservant leur liberté, si chère à notre église.
Et j’insiste sur ce dernier point, car il me semble que c’est la force de notre église. Cette liberté est ce que nous pouvons offrir et que beaucoup d’autres ne peuvent même pas promettre. Voici la force de notre église sur laquelle nous devons, selon moi, capitaliser : la liberté et la rigueur intellectuelle qu’elle permet pour une spiritualité vraiment émancipatrice.
Emile BARBU, charge de mission développement WEB