Beaucoup de chrétiens regrettent cette ‘entorse’ à la volonté exprimée en 314 par les évêques du Concile d’Arles parlant du jour de la Résurrection :
« … Que ce temps-là soit observé si religieusement par tous que ni divisions ni dissensions ne puissent surgir dans l’observance d’une telle dévotion. C’est pourquoi nous avons décidé que la Pâque du Seigneur serait observée le même jour dans le monde entier. »
Mais pour une fois, entre l’Orient et l’occident il ne s’agit pas d’un différend théologique, puisque le concile de Nicée, dont nous fêtons le 1700ème anniversaire, autre coïncidence, énonce : « Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après. » La disparité vient en majorité de la persistance de deux calendriers, le premier dit ‘ Julien’ (Orient), en retard de 13 jours, venant de la période de Jules César et le second dit ‘Grégorien’ (Occident), établi du temps du pape Grégoire 13 (en 1582).
Cette année 2025 donne l’occasion aux différentes confessions chrétiennes de manifester ensemble leur unité dans la foi en Jésus Christ mort et ressuscité.
Comment manifester cette unité de prière en tenant compte des cérémonies particulières de chaque église dans la nuit et la matinée de Pâques ? Le diocèse de Paris avec les diocèses de la région parisienne a proposé à toutes les églises chrétiennes de participer à une célébration œcuménique à 16h00 à Notre Dame, qui cette même année resplendit depuis sa restauration exemplaire. Une équipe de préparation œcuménique régionale a construit un déroulé alternant chants, prières et courtes prédications autour du récit des pèlerins d’Emmaüs (Lc 24, 13-35).
Une occasion pour catholiques, orthodoxes, protestants, et tous les chrétiens de vivre ensemble ce qui peut être à la face du monde un témoignage de foi et une date particulière sur le chemin d’unité souhaité par le Christ lui-même (Jn 17, 21). Le pape François et le patriarche de Constantinople Bartholomée travaillent sur la possibilité de rendre définitive cette date commune par l’adoption du seul calendrier Grégorien.
La cathédrale de Paris est un lieu de prière mais également un lieu visité par le monde entier. Cette mixité est bonne, elle est évangélisatrice, mais cela impose des contraintes, contrainte d’organisation, contrainte du nombre de participants, ainsi que des réglementations pour la sécurité et la bonne organisation de l’événement. Tous ne pourront pas participer physiquement, mais cette célébration sera retransmise sur KTO. Ainsi, chacun, à sa manière, pourra prier pour que ce jour unique soit un signe de réconciliation, signe d’être frères et sœurs, tous réunis dans la lumière du Christ ressuscité.
Frédéric de Maack, diacre catholique associé au service œcuménisme de la région réformée de Paris