Parler est un acte de courage. Ecouter est un acte d’amour. Agir est une nécessité.
Le 18 mai dernier a eu lieu un culte au temple de Boulogne Billancourt sur un sujet complexe mais nécessaire : les abus sexuels. En effet des accusations ont été portées sur certaines personnes en responsabilité au sein de notre Eglise et de notre courant théologique.
Il nous semblait impossible de rester dans le silence face à ces nouvelles. Il nous a paru, à la pastorale du consistoire Paris Sud ainsi qu’au niveau du conseil presbytéral, qu’il s’avérait nécessaire de soutenir les victimes et leur parole, et de confronter la triste réalité à la parole biblique pour déceler les voies de prévention.
Notre Eglise est une institution qui prêche l’égalité entre tous les croyants et le soutien au plus vulnérables, inspirée par une lecture éclairée de la Bible. Elle n’est cependant malheureusement pas à l’abri de comportements prédateurs de certains de ses membres, en particulier en poste de responsabilité.
L’Eglise en est consciente à tous les niveaux. Elle a ainsi mis en place une cellule d’écoute et d’accompagnement professionnels et indépendants et souscrit à la Commission Reconnaissance et Réparation (pour plus d’informations cliquez ici)
La pastorale du consistoire et notre Conseil Presbytéral ont décidé d’aborder cette question lors d’un culte et ce pour servir plusieurs objectifs :
- ouvrir un temps d’accueil, de prière et de réflexion
- affirmer que notre Eglise n’est pas un lieu où les victimes sont jugées, mais un lieu où elles sont entendues
- se mettre ensemble à l’écoute de la Bible afin d’ouvrir un chemin de co-construction d’un espace ecclésial sécure pour tous et toutes
La prédication a porté sur Genèse (3 1-13) et le deuxième livre de Samuel (2 S 11 1-5). On y perçoit le refus de la limite et la tentation de la toute puissance comme fondements du comportement du prédateur sexuel. La Bible ouvre des pistes de prévention : combattre la culture de l’impunité, poser des limites et combattre le silence qui rend les actions du prédateur possibles.
La présence de la psychothérapeute Raphaëlle Giacomini-Agostini lors du culte a été précieuse, nous conseillant lors des annonces dans l’accompagnement des victimes d’abus (ce qui est recommandable, quels sont les écueils à éviter) et sur les obstacles pouvant exister au surgissement de la parole des victimes. Elle a également assuré une permanence d’écoute après le culte pour les personnes qui en sentiraient le besoin.
Il ne s’agissait pas de transformer le temps liturgique en tribunal, mais de nous enraciner sur ce que notre spiritualité protestante a de meilleur : le refus de toute oppression, libérés par la Parole de Dieu.
N’hésitez pas à contacter la cellule d’écoute indépendante et anonyme de l’EPUdF sur la question des abus en Eglise au 06 24 83 73 02 ou par mail à contact@stopalaviolence.fr.
Je reste à votre entière disposition pour vous en dire plus sur ce culte si vous le souhaitez, n’hésitez pas à m’écrire à helena.vicario@epudf.org.
Pasteure Helena VICARIO