Qui es-tu et d’où viens-tu ?
Je suis pasteure de l’Église protestante unie depuis quatre ans. Après trois années dans les Cévennes, j’arrive en région parisienne pour travailler à la catéchèse. Mon histoire spirituelle est singulière : issue d’une famille athée, la foi m’a surprise vers douze ans. J’ai d’abord fréquenté l’Église catholique, puis découvert le protestantisme en Allemagne à la fin de l’adolescence. J’y ai trouvé une liberté qui me manquait dans la communauté religieuse que je fréquentais alors. De retour en France, c’est par les éclaireurs unionistes que j’ai découvert qu’il y avait aussi des protestants en France ! C’est Étienne, aujourd’hui mon mari, qui m’a fait rejoindre l’équipe de responsables de Toulouse.
Comment es-tu passée du journalisme à la théologie ?
Je me destinais à la presse jeunesse, après des piges pour la presse jeunesse, et deux années passées comme chargée de projet pour la com autour du centenaire des éclaireurs unionistes, je m’apprêtais à prendre un poste de secrétaire de rédaction pour un journal tv, mais « une grossesse » inattendue m’a amenée à tout reconsidérer : j’ai renoncé à ce poste et me suis inscrite à l’Institut protestant de théologie. Au départ, je voulais surtout approfondir ma culture biblique. Mais la paroisse m’a appelée à prêcher. Restait une crainte : suis-je assez solide pour accompagner l’épreuve ? Un stage d’aumônerie à l’hôpital (néonatalogie, cancérologie, grand âge) a été décisif : là où je redoutais le pire, j’ai découvert la joie d’accompagner et de partager les peines et les joies. Cette expérience a levé mes freins et m’a confirmée dans l’appel pastoral.
Quelle est ta mission en région parisienne ?
Je rejoins l’équipe régionale, en lien étroit avec le service régional de catéchèse. Priorité de l’année 1 : dresser un état des lieux précis de la catéchèse dans les paroisses. Il ne s’agit pas « d’évaluer » des personnes, mais de comprendre les réalités locales, de mesurer la pertinence des propositions existantes et d’en imaginer d’autres si besoin. Mon rôle est d’interface : faire remonter les besoins, partager les bonnes idées, mettre en réseau des responsables qui vivent des situations proches sans forcément se connaître.
Comment accompagnes-tu concrètement les paroisses ?
Je m’appuie sur les ressources de l’Église et sur ma culture d’animatrice : les pédagogies actives apprises au scoutisme sont très transposables à la catéchèse — jeu, coopération, expérience vécue. Je peux aider à choisir parmi les outils disponibles, à en créer de nouveaux, à remettre de la confiance et du plaisir dans la mission. L’enjeu, c’est que chaque paroisse trouve ce qui lui ressemble et qui serve vraiment ses enfants, ses jeunes et même les adultes car il n’y a pas d’âge pour commencer une catéchèse.
Comment les paroisses peuvent-elles te contacter ?
J’ai écrit à l’ensemble des présidents de conseils presbytéraux et aux pasteur·e·s pour proposer une rencontre. Les invitations affluent : conseils où la catéchèse est à l’ordre du jour, réunions de catéchètes, entretiens individuels. Et je le redis : il ne faut pas m’attendre, il faut m’inviter ! Même là où la catéchèse est en sommeil, c’est le bon moment pour en parler. Je ne m’invite pas toute seule, mais je viens volontiers là où l’on veut réfléchir, relancer, imaginer ensemble. L’important, c’est la rencontre : c’est là que tout commence.