L’origine d’une bonne partie de nos difficultés en catéchèse est à chercher du côté de nos objectifs. Ils sont souvent implicites (« l’important c’est l’animation ; le reste suivra ») et ne structurent donc pas l’équipe et le parcours catéchétiques. Ou bien ils sont flous (« que les enfants connaissent la Bible ») et n’offrent donc aucun soutien dans la progression du groupe. Parfois, ils manquent de souplesse (« il faut ‘faire le programme’ quoiqu’il arrive ») et ne sont plus d’aucun secours lorsque le groupe évolue autrement que ce que nous avions prévu. Surtout, par idéal et souci de bien faire, nos objectifs sont en général bien trop ambitieux, voire carrément hors d’atteinte, typiquement : « que les enfants confessent personnellement Jésus-Christ ». Cela, c’est bien sûr notre espérance, mais ce n’est en aucun cas à notre portée ! Même si cette espérance peut (et doit) être au cœur de notre prière de catéchètes, sa réalisation ne relève ni de notre décision, ni de notre compétence : elle est l’œuvre du saint Esprit.
Ne pas avoir d’objectif en catéchèse, ou des objectifs mal déterminés, ou des objectifs inatteignables, nous conduit à une catéchèse « activiste » (qui se satisfait de ses activités, point) ou, plus sûrement, à éprouver sourdement un sentiment d’échec, de puits sans fond, parfois même de culpabilité devant ce que nous ressentons comme un échec de la transmission.
A l’inverse, avoir des objectifs explicites, précis, atteignables, souples, vérifiables et surtout toujours présents à l’esprit donc très simples, est une boussole extrêmement précieuse. Ces objectifs sont à décliner à long terme (quels sont les objectifs des années de catéchèse auxquelles les enfants participeront ?), à moyen terme (quels sont les objectifs de telle année de catéchèse ?), à court terme (quels sont les objectifs de telle séance de catéchèse ?). Ils permettent de choisir les contenus et les méthodes, de motiver les parents et les catéchètes, de mobiliser la communauté.