Deutéronome 6/4-7
Écoute, Israël : Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être et de toute ta force. Les paroles que je te donne aujourd’hui demeureront sur ton cœur. Tu les répèteras à tes enfants ; tu en parleras quand tu seras assis chez toi ou quand tu seras en route, quand tu te coucheras ou quand tu te lèveras.
La force du peuple d’Israël tient dans sa pédagogie de la transmission. Transmettre à qui ? Aux enfants, à la génération suivante. Transmettre quand ? A toutes les occasions de la vie, à la maison dans la rue, ou ailleurs. Transmettre où ? N’importe où. Pas besoin d’un lieu particulier, pas besoin d’aller à la synagogue, ni au temple.
Dans l’Eglise chrétienne, la transmission s’est faite progressivement, d’abord au sein des familles. Le réformateur Calvin a mis l’accent sur la formation, sur les écoles pour apprendre le contenu de la Bible et la fidélité qui en découle.
Aujourd’hui, les cultes familiaux à la maison sont rares. Alors on compte sur l’Eglise pour enseigner à nos enfants le contenu de la foi chrétienne.
Quel est ce contenu ? Qu’avons nous à « répéter » ?
« Le Seigneur est Un (…) tu le répèteras à tes fils, à tes petits fils… ». Dieu est l’unique Seigneur, c’est la première chose à dire. Mais l’entendre et le savoir, ce n’est pas forcément y croire. Et c’est toute la difficulté de l’exercice, car nous ne pouvons pas transmettre la foi. Dieu seul, donne la foi.
Mais alors pourquoi transmettre ? Pour donner à Dieu l’occasion de faire ce don précieux de la foi. La transmission est une mission parfois ingrate, mais indispensable.
« Comment croire en Jésus-Christ sans l’avoir entendu ? Et comment l’entendraient-ils si personne ne le proclame ? » (Romains 10/14)
Dieu seul donne la foi, mais il a besoin de nous. Il ne fait rien sans nous. Il travaille avec nous. Combien de personnes ont fait partie de la chaine de transmission qui a contribué à l’éveil de notre propre foi ? Car si Dieu donne la foi, les chrétiens ont la mission d’éveiller à la possibilité de la foi.
Quand j’étais jeune, j’ai suivi l’école biblique, et j’ai été sensible au fait d’être avec d’autres personnes qui croyaient en Dieu. Elles nous faisaient découvrir les histoires de la Bible dans l’ancien testament et la vie de Jésus. On peut rendre Dieu présent, par le simple fait de transmettre. Son existence est rendue visible par ceux et celles qui en parlent.
Je me souviens d’une monitrice de catéchisme qui m’avait donnée une très jolie carte avec la photo d’un cerisier en fleurs, accompagné de quelques mots sur la résurrection. Quelque chose s’est passé pour moi à ce moment là. Comme si cette personne avait donné une occasion à Dieu de me toucher.
Donner un espace à Dieu pour qu’il touche nos cœurs. N’est-ce pas une des raisons d’être de l’Eglise ?
Plus tard, dans mon groupe de catéchumènes, nous avons rencontré une religieuse avec qui nous avons échangé. Je me souviens m’être dit à ce moment là : « on peut donc vivre de sa foi ! ».
On ne voit pas Dieu ou Jésus, mais nous les faisons exister par nos existences, par nos paroles, par nos actes. Si Jésus dit de la communauté rassemblée qu’elle est son corps, c’est bien pour le représenter lui, vivant et ressuscité.
Dieu agit avec nous et par nous. N’oublions pas d’agir avec lui !
