L’art républicain et le regard protestant se rencontrent

Le temple d’Auteuil a accueilli deux expositions explorant les liens entre l’héritage républicain et la vocation protestante : l’une consacrée à Léopold Morice et à son œuvre emblématique, l’autre à la symbolique du siège, lieu d’apprentissage, de justice et de fraternité.

L’atelier de la République

 

La République française est un vaste mouvement démocratique qui se fonde sur la capacité de chacun à prendre sa part dans l’avenir de la nation. C’est à Auteuil, dans l’atelier du sculpteur Léopold Morice, que fut conçu le Monument à la République, symbole de cet esprit et mémorial de ses étapes fondatrices. Son frère Charles, architecte, conçut le socle de la statue. C’est à la place de cet atelier que le temple d’Auteuil a été bâti. Ces monuments, dont la IIIe République a été prolixe, permettait une forme de catéchèse : représenter les hauts faits, présenter les grandes figures et les combats qu’elles ont menés. C’est ce qu’une exposition s’est efforcée de présenter dans le hall du temple d’Auteuil qui a été ouvert au public pendant un mois.

 

La statue conçue Léopold Morice n’est pas seulement une œuvre artistique. Elle incarne une espérance. La République qu’il sculpte, debout, sereine et forte, est une République qui favorise la liberté de tous ses enfants, quelles que soient leurs origines ou leurs convictions. C’est cette nouvelle orientation qui permettra aux protestants de retrouver une place dans la société française et, dès lors, d’apporter leur contribution en faveur d’une société juste, fraternelle, laïque. Les temples peuvent être compris comme des ateliers de la République dont les valeurs puisent dans la théologie de l’apôtre Paul.

 

Certaines des statues de Morice furent fondues par Vichy pour soutenir l’effort de guerre allemand. Il apparaît que les statues représentèrent 0,16% des 250.000 tonnes de cuivres prélevées. Autant dire que ce fut par idéologie et non par nécessité. Ainsi, parmi les œuvres de Morice qui furent détruites, Raspail dans le XIVe, la République sous les traits de Marianne au Vigan.

Les chaises, objet culte

 

Le sceau de la France représente Marianne assise. Être assis, siéger, est une manière d’exprimer l’exercice du pouvoir et de rendre la justice. Lorsque le protestantisme a introduit les sièges pour tous dans les lieux de culte, c’était non seulement un geste de démocratisation, le pouvoir devenant une affaire collégiale, mais aussi une décision pédagogique. Comme l’indiquèrent des polémistes observant l’intérieur des temples réformés, les lieux de cultes devenaient des lieux d’apprentissage. Il fallait s’asseoir pour mieux s’imprégner de l’enseignement prodigué par la prédication, comme la foule lors de l’enseignement de Jésus en Galilée.

 

Dans le temple, une seconde exposition a montré les différents usages symboliques des sièges, ainsi que la créativité qu’ils ont suscitée. La dimension politique était évoquée aussi bien par le siège de la présidence de l’Assemblée nationale où siègent les députés de la nation (qui n’est pas sans évoquer le trône de Salomon), que par le mouvement pour les droits civiques aux États-Unis provoqué par le refus de Rosa Parks de laisser son siège à un homme blanc dans un bus. De nombreux sit-in furent organisés pour paralyser l’économie des commerces de bouches, engageant ainsi un rapport de force qui aboutirait à plus d’équité au sein de la société américaine.

 

En France, des protestants s’illustrèrent dans la confection de sièges adaptés à la scolarité, pour favoriser la concentration comme cela avait été le cas pour temple, et pour réduire les problèmes de santé. La fabrication de bancs publics pour le mobilier urbain à Paris, disponibles pour tous, y compris les plus démunis, fut décidée par Haussmann et confiée à l’architecte Davioud.

 

Pasteur james WOODY

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