Catherine du Fou
Le synode régional 2024 s’est tenu à Dourdan du 15 au 17 novembre dernier.
Les synodaux, qui, comme moi, assistaient à leur énième synode, ont été ravis de se retrouver dans ce lieu convivial et il était aisé de repérer les nouveaux, cherchant avec hésitation la salle de réunion plénière, la salle à manger ou les chambres disséminées dans le parc.
Heureusement, des vidéos didactiques diffusées tout au long de ces trois journées ont ponctué les séances pour expliquer qui fait quoi, à quoi ça sert, comment prendre part, quels sont les droits du parfait synodal, bref, une sorte de « Synode pour les nuls » destiné à tous les nouveaux délégués élus lors de la dernière AG de leur église locale.
Il a été beaucoup question du corps durant ce synode. En observant les participants, c’est leur diversité qui m’a frappée : des petits, des chauves, des jeunes, des souriants, des fatigués… Et parmi eux, on trouvait l’œil qui ne parvient pas à marcher, l’oreille qui aimerait bien voir, le pied qui ne sait où il va. C’est pourtant unis dans un seul corps, avançant sur le même chemin, abrités dans la même maison, naviguant à bord du même bateau que nous nous sommes sentis réellement membres du synode. Merci à la pasteure Céline Rohmer pour l’aumônerie joyeuse et décapante.
Nous formions à nouveau un bel ensemble quand il a fallu s’échauffer avec des « ho » en levant les bras droits, des « hé » en dressant les gauches, tous dans la grande salle. Ces protestants réputés pour être si austères, savent aussi se détendre.
Nous nous sommes appropriés le message ainsi que rapport d’activités du président du Conseil régional ; puis, la partie financière, limpide, n’a soulevé aucun débat. Nous serons solidaires pour éloigner les nuages qui pourraient assombrir le ciel de notre Eglise.
J’ai admiré le marathon des questeurs sillonnant la salle pour traquer et comptabiliser les bulletins rouges lors des votes.
Le témoignage d’un jeune pasteur polynésien m’a beaucoup touchée : installé en région parisienne avec son épouse, également pasteure, il accompagne des habitants de Tahiti venus soigner leur corps abîmé à la suite des essais nucléaires.
Le synode est un endroit de paroles même si ce n’est pas toujours facile de s’adresser au micro devant l’assemblée. Les applaudissements réservés à l’intervention de chaque nouveau participant, ont permis d’oser s’exprimer : poser une nouvelle question, souhaiter déplacer une virgule, modifier une proposition… Je ne saurai que trop recommander aux nouveaux délégués de tenir leur mandat sur quatre ans. On progresse au synode, on s’affine, on fait corps.
Quant à moi, c’était mon dernier synode… Faut-il avouer que cette idée me rend nostalgique ?
Merci à vous tous.