En effet, pour devenir ministre de l’Église unie, la vocation interne de la personne, l’appel qu’elle a entendu de se mettre au service de l’Évangile de cette manière particulière ne suffit pas. Il lui faudra également suivre le cursus des études de théologie et également rencontrer à plusieurs reprises la commission des ministères (CDM). C’est la CDM qui autorise (ou pas) un.e candidat.e à poursuivre les études dans la filière conduisant au ministère ; c’est elle qui prononce (ou pas) son inscription au rôle des ministres de l’Union au terme de la formation composée de 5 ans d’études universitaires suivies d’une période d’exercice du ministère de 2 ans appelée le proposanat. Cette mission de discernement, importante et indispensable pour l’Église unie, conduit la CDM à plusieurs rencontres avec les candidats.es que ce soit en séance plénière avec l’ensemble de la commission ou avec un ou deux membres lors du processus du proposanat.
Il est temps de préciser que la CDM est composée de 10 personnes élues pour un mandat de 4 ans, 5 ministres et 5 autres membres de l’Église unie, dont deux luthériens selon la Constitution de notre Église. Lors des séances plénières où sont entendus les candidates.es, deux professeurs de théologie, un de l’Institut protestant de théologie et un de la faculté de théologie de Strasbourg sont également présents mais ils ne participent pas aux votes.
Le discernement de la CDM s’appuie sur les entretiens avec les personnes et sur un certain nombre de documents qui sont demandés au fur et à mesure de l’avancée du processus de discernement. Mais il ne serait pas un véritable discernement sans la prière qui enveloppe les sessions et les dépose devant Dieu, sans la collégialité dont l’exercice est non seulement formateur mais aussi source d’encouragement, sans la confiance entre les membres de la commission dont l’un des aspects est la parfaite confidentialité des entretiens et des partages qui les suivent.
Si l’écoute des personnes est primordiale, sa multiplication par 10 et 12 déploie de larges résonances qui permettent à chaque membre de la CDM de se prononcer pour la suite du parcours des candidats.es. Il s’agit de discerner si la vocation au ministère de cette personne singulière reçue en commission trouve sa place dans le temps présent et dans cette Église particulière qu’est l’Église protestante unie de France. En ce sens, un temps supplémentaire de formation universitaire et/ou de cheminement personnel peut s’avérer nécessaire pour certaines personnes.
La CDM reçoit également des ministres venant d’autres Églises et désireux de vivre un temps ou la suite de leur ministère dans l’EPUdF. Elle les accompagne dans un processus qui recouvre celui du proposanat des futurs ministres. Elle rencontre également des ministres déjà inscrits au rôle des ministres et qui souhaitent changer de type de ministère : par exemple un pasteur qui veut devenir aumônier d’hôpital. Ce ministère spécialisé pourra être inscrit au rôle des ministres au terme d’une période d’adaptation au cours de laquelle la CDM, en lien avec le conseil d’accompagnement du poste concerné, accompagne le ministre.
La CDM participe aussi à des réflexions concernant les ministères et à l’élaboration de nouvelles dispositions. Ce fut notamment le cas pour la mise en place du temps sabbatique. Les nouveaux ministères et la formation des pasteurs font actuellement partie des travaux de l’Église unie auxquels la CDM prend part.
Elle est représentée lors des synodes régionaux par l’un ou l’autre de ses membres et présente au synode national un rapport annuel comportant des éléments factuels (nombres d’entretiens concernant les différentes étapes du parcours des candidats.es et leurs résultats, diverses données d’âge, origines ecclésiales ou autres) ainsi qu’un ou deux thèmes de réflexions générales sur lesquels elle a travaillé dans l’année écoulée et qu’elle souhaite porter à l’attention du synode.
Par et pour sa mission de discernement, la CDM est ainsi en prise avec la réalité de l’Église unie, avec l’évolution de la composition du corps pastoral et avec les dynamiques engagées par les décisions des synodes pour l’ensemble de l’Église. La richesse des entretiens et des parcours des candidats.es, l’ampleur de son point de vue particulier sur l’Église unie inscrivent au cœur de la commission une action de grâce vive et renouvelée qui féconde son travail.
Pasteure Dominique IMBERT-HERNANDEZ