Nous cherchons à tenir, avec d’autres, une ligne de crête entre foi et raison et entre théologie et philosophie, poursuivant ainsi la tradition des Églises de la Réformes. Ainsi Sébastien Castellion écrivait-il déjà au XVIème siècle dans un livre au titre génial (De l’art de douter et de croire, d’ignorer et de savoir) : « Nous ne devons pas suivre, en effet, notre doctrine sans réflexion, à la légère, mais d’une manière circonspecte et judicieuse ». Mais d’autres l’avaient précédé dans ce geste : Justin de Naplouse, Origène, Augustin, Anselme pour ne citer que quelques-uns ! Nous nous asseyons donc, timidement mais résolument, sur des épaules de géants. Bref, pour nous, loin d’être un suicide de la raison, la foi est au contraire un « renouvellement de l’intelligence » (Romains 12, 2).
Après « foi et raison » l’année passée (déclinée en cinq soirées : Foi et raison / Bible et philosophie / Foi et culture / Science et foi / Intelligence et prière), nous nous tournons vers les rapports entre « foi et plaisir ».
Pourquoi « Foi et plaisir » ? Parce qu’après avoir été, peut-être, d’une rigueur excessive face aux différents plaisirs de la vie, l’Église nous semble avoir adopté une position de relative indifférence par rapport au plaisir. Soit en rejoignant le discours ambiant par l’affirmation, assez banale, que la vie est bonne, qu’il faut en profiter etc. au risque de méconnaître tout le tragique de la condition du chrétien dans le monde (lui qui doit, selon Augustin, seulement user du monde pour ne jouir que de Dieu) ; soit en cessant d’aborder le sujet, laissant chacun se débrouiller comme il peut. Cette situation nous paraît dommageable. D’autant plus dommageable que, dans une société de consommation, de loisirs, de divertissements et de spectacle, l’Église – c’est-à-dire l’assemblée des croyants – pourrait porter une parole plus audacieuse ! Non pour condamner mais pour frayer un chemin de vie dans ce foisonnement et cette abondance qui peuvent noyer tant et tant de nos contemporains. Et puis, notre Église tient cette conviction pour vraie : « la vie bonne est une vie sobre ». Conviction qui résonne d’autant plus alors que nous allons au-devant d’une crise climatique sans précédent. Alors entre l’ascétisme rigoureux et le divertissement sans frein et sans fin, où trouver la juste mesure ?
C’est cette question que nous nous poserons… avec vous !
Nous espérons vous y rencontrer nombreux !
Où ? Quand ? Qui ? Voir à droite :)