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Nous ne sommes pas des machines
« Ne vous inquiétez pas au sujet de la nourriture et de la boisson dont vous avez besoin pour vivre… » (Mt 6,25)
Voici le temps venu du repos et de l’insoucis de soi.
Tous nous avons porté plus que notre lot de soucis et d’inquiétudes, du poids des responsabilités et de l’épaisseur du quotidien, des projets et des enjeux pour demain.
Voici temps venu de « ne rien faire ».
Bien sûr il y a la guerre. La saison estivale n’y changera rien. Bien sûr il y a l’inflation. Le nouveau gouvernement n’y pourra pas grand-chose. Bien sûr il y a le réchauffement climatique. Notre sentiment de culpabilité ne changera pas le cours des choses. Je ne nie pas l’importance de ces questions qui semblent mettre en jeu notre avenir. De fait, nous en avons besoin pour vivre…
Mais avec ce temps de l’été, vient l’appel pressant – presque une injonction – à décoller de ce qui constitue notre réalité parfois bien pesante. « Qui d’entre vous parvient par ses soucis à prolonger un peu la durée de sa vie ? » (Mt 6,27) Ni vous, ni moi. Non qu’il faille baisser les bras et se résigner mais parce que le moment présent (et sans doute le plus pressant) est propice à essayer de nous « décoller » de la nécessité, du quotidien dans lequel nous sommes englués. « Décoïncider » avec le réel et la nécessité constitue le propre de l’humanité.
Voici le temps venu de retrouver cette part enfouie de notre humanité que nous avons laissée s’étouffer sous le poids de la nécessité (ce qui s’impose à nous), du « il faut », des « je dois », des « c’est urgent »… Nous sommes appelés – et c’est presque un commandement ! – à mettre de l’espace, de la distance, de l’écart. Faire un pas de côté pour sortir de l’enchaînement inéluctable des causes et des effets. S’arrêter un instant. Mettre la pause pour nous demander : A quoi ça rime tout ça ? Est-ce que ça vaut vraiment la peine ?
Voici le temps venu de prendre du recul pour ne plus simplement adhérer. Sortir de la jouissance de l’immédiat, de la colère qui nous embrase, ou de la frustration qui nous ronge pour réaffirmer enfin ce qui fait l’essentiel : Nous ne sommes pas des machines. Nous ne sommes pas des victimes. Nous valons beaucoup plus que ça ! « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils ne ramassent pas de récoltes dans les greniers, et votre Père qui est au ciel les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus que les oiseaux ? » (Mt 6,26)
Je vous souhaite, cet été, de prendre le temps de « regarder les oiseaux du ciel et les lys des champs » Vous y trouverez sans doute, par la voie de l’émerveillement, le chemin de la liberté et de l’humanité retrouvée.
Bel été à chacun.
Pasteur Samuel AMEDRO
Les éditos du pasteur Samuel Amédro, président du Conseil Régional de la Région Parisienne